18) Chapitre XVIII.Les moyens pour repousser la nuisance des aliments et des fruits.Chapitre XIX . Le régime:

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Catégorie : La Médecine Prophétique
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LA MEDECINE PROPHETIQUE

Par IBN QAYYIM AL JAWZIYYA

 

Chapitre XVIII

 


Les moyens pour repousser la nuisance des aliments et des fruits

 

Dans les deux «Sahihs», sont rapportées ces paroles de Abdallah Ben Ja'far: «J'ai vu le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, manger les dattes mûres et fraîches avec le concombre d'Egypte».
Les dattes mûres et fraîches sont humides au deuxième degré. Elles renforcent l'estomac froid et lui conviennent et sont aphrodi­siaques. Cependant, elles se moisissent rapidement, attisent la soif, troublent le sang, provoquent la migraine, donnent naissance à des obturations et à des douleurs affectant la vessie et nuisent aux dents.
Le concombre d'Egypte est froid et humide au deuxième degré, étanche la soif, anime les forces s'il est inhalé à cause de son parfum et atténue la chaleur ardente de l'estomac. Ses grains sèches, réduits en poudre puis émulsionnés et bus, étanchent la soif, laissent couler l'urine et pallient la douleur de la vessie. S'il est pulvérisé, criblé puis frictionné sur les dents, il les blanchit.
Si ses feuilles sont écrasées et appliquées en compresses avec de la gelée de raisin, elles remédient à la morsure du chien enragé.
En général, les dattes mûres et fraîches sont chaudes alors que le concombre d'Egypte est froid. Chacun d'eux élimine la nocivité de l'autre, résiste à chaque condition par son contraire et repousse l'aigreur de l'autre.
Ceci constitue la base de toute cure et du maintien de la santé et toute la science en tire profit.
L'utilisation de ceci dans les aliments et les médicaments les réforme, les amende et repousse les états nocifs qu'ils renferment, ce qui contribue à la bonne santé, à la force et à la fertilité du corps.
Aicha, qu'Allah soit satisfait d'elle, a dit: «Ils ont vainement tenté de m'engraisser par tout moyen. Ils m'ont ensuite engraissée par le concombre d'Egypte et les dattes mûres et fraîches et j'ai alors grossi».
En général, l'une des cures les plus efficaces pour préserver la santé consiste à repousser la nocivité du froid par le chaud, du chaud par le froid, de l'humide par le sec, du sec par l'humide, ceci par l'équilibre qui s'établit dans les divers cas. Ainsi, le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a-t-il recommandé la séné et le cumin, qui est le miel qui contient du beurre qui améliore la séné.
Que la paix et le bénédiction d'Allah soient sur celui qui accorda la longue vie aux cœurs et aux corps et qui veille aux intérêts de la vie et de l'au-delà.
 

 

 

Chapitre XIX
Le régime
Le médicament se ramène à deux éléments: le régime et le maintien de la santé. Au cas où l'on consomme des aliments nuisibles à la santé, il faudra recourir au vomissement approprié. Ces trois règles constituent le pivot de toute la médecine.
Le régime est de deux sortes: l'évitement de ce qui cause la maladie, et l’évitement de ce qui l’aggrave afin de figer la maladie et empêcher sa propagation. Le premier régime est donc celui qui est suivi par les personnes saines alors que le deuxième est suivi par les malades. Si le malade suit un régime particulier, la maladie est empêchée de se propager et repoussée par les forces.
Quant à l'origine du régime, Allah qu'il soit exalté, a dit: «Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous-en sur vos visages et sur vos mains»,
Le malade évitera donc d'utiliser de l'eau car elle lui est nocive.
Dans les «Sounans» de Ibn Majah et d'autres, est rapporté d'après Oum El Mounther Bent Kays Al Ansarya: «Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, vint à moi, accompagné de Ali qui était convalescent. Nous possédions des grappes de dattes suspendues dans la maison. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, se mit a en manger, et Ali fît de même.
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, lui dit alors: «Tu es convalescent» et Ali arrêta de manger. Elle ajouta: «J'avais préparé de l'orge et de la blette que j'apportai». Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui,s'adressa alors à Ali, lui disant: «Prends de ceci qui t'est plus bénéfique» ou encore «Prends de ceci qui te convient mieux».
Dans les «Sounans» de Ibn Majah, est rapporté d'après Souhaib: «Je me rendis chez le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, alors qu'il disposait de pain et de dattes sèches. Il dit: Approche et manges-en. Je saisis une part de dattes sèches et les engloutis. Il dit: Manges-tu des dattes sèches alors que tu souffres d'ophtalmie? Je répondis: 0 Prophète d'Allah, je mâche r    de l'autre côté». Et un sourire fleurit sur les lèvres du Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui.
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, avait dit dans un Hadith: «Si Allah voue de l'amour pour l'un de Ses sujets. II l'entoure de Sa protection dans sa vie terrestre comme vous évitez à vos malades la nourriture et le breuvage», ou encore «Allah protège Son sujet croyant dans sa vie terrestre».
Les paroles les plus courantes parmi les gens sont: «Le régime est au sommet des remèdes, l'estomac est l'habitat du mal; habituez chaque corps à prendre ce qu'il est habitué à recevoir».
Ces paroles sont celles de El-Hareth Ben Kalada, le médecin des Arabes et il n'est guère possible de les attribuer au Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, conformément à ce que plusieurs autres imams du Hadith ont affirmé.
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit: «L'estomac est le bassin du corps dans lequel se jettent les veines. Si l'estomac est en bonne santé, il préserve les veines en bon état alors que s'il est affaibli, il communique sa faiblesse aux veines».
Al-Hareth a dit: «Le régime préside à la médecine». Le régime suivi par l'homme sain est aussi nocif que si le malade ou le convalescent mange ce qui est nuisible à sa santé. Le régime s'avère le plus efficace lorsqu'il est suivi par un convalescent car sa nature n'est pas encore retournée à sa force initiale, la force digestive est encore faible, la nature réceptrice, et les organes prêts. La consommation d'aliments nocifs induira alors nécessairement la recrudescence, ce qui est plus difficile que le commencement d'une maladie. Sachez que l'interdiction établie par le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, à Ali de manger les dattes alors qu'il est convalescent est une mesure saine (judicieuse) car ces grappes de dattes sont suspendues dans la maison pour les manger de même que les grappes de raisin.
Les fruits nuisent au convalescent car ils sont rapidement transformés et la nature est incapable de les repousser n'ayant pas encore acquis toutes ses forces étant occupée à oblitérer les traces du fléau du corps.
Les dattes fraîches spécifiquement sont lourdes pour l'estomac qui s'appliquera alors à les manier au lieu de supprimer les séquelles de la maladie. Il s'ensuit que les traces de la maladie demeurent telles quelles ou bien augmentent tangiblement. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, ordonna à Ali de manger de l'orge et de la blette car elles constituent les meilleurs aliments pour le convalescent, étant donné que l'eau de l'orge est rafraîchissante et nutritive, lénifiante et assouplissante, capable de raffermir la nature, ce qui convient parfaitement le convalescent surtout si elle est cuite avec les tiges de blette. Ceci sera alors le plus convenable des aliments pour celui qui souffre d'une faiblesse de l'estomac et n'engendre guère des humeurs redoutables.
Zayd Ben Asiam a dit: «Omar, qu'Allah soit satisfait de lui, a imposé un régime sévère à l'un de ses malades jusqu'à ce que ce dernier se mit à sucer les noyaux (de la datte)». Généralement, le régime est l'un des plus importants remèdes préventifs de la maladie qui l'empêche de se déclarer. Si la maladie se manifeste, le régime entrave son aggravation et sa diffusion.
(Chapitre): II incombe de savoir que si le désir de consommer la plupart des éléments qui doivent être évités par le languissant, le convalescent et le sain, devient ardent et si la nature, y éprouve un enclin, la consommation d'une portion minime de ces aliments ne rend pas la nature incapable de les digérer et ne nuit guère i ^ personne qui peut même en tirer un certain profit, car la nature et l'estomac le reçoivent amicalement et éliminent de la sorte tout élément à la nocivité redoutable. Ces aliments seront même plus efficaces que le médicament que la nature repousse et déteste.
Ainsi, le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a interdit à Souhaib, souffrant de conjonctivite, d'ingurgiter les quelques dattes sèches car il était conscient de leur effet délétère.
On raconte qu’Ali: «Se rendit chez le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, alors qu'il souffrait de conjonctivite. Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, était en train de manger des dattes sèches. Il demanda alors à Ali: «O Ali! Désires-tu en manger? et il lui lança une datte, suivie d'une autre jusqu'à ce qu'il lui eut lancé sept. Il dit à ce moment-là: « cela te suffît, Ali».          
Ibn Majah rapporta de même dans ses «Sounans» d'après Ikrama, lui-même rapportant d'après Ibn Abbass «que le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a rendu visite à un malade et lui demanda: que désires-tu? Le malade répondit: Je désire du pain de froment.» - Suivant une variante: «Je désire des galettes». Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, dit: «Celui qui possède du pain de froment, qu'il l'envoie à son frère. Puis il dit: Si un malade désire quelque chose, qu'on le lui procure».
Ce Hadith renferme un secret médical profond car si le malade prend ce qu'il désire, poussé par une envie naturelle alors que cet élément est nocif, il sera plus bénéfique et moins  nocif que ce qu'il ne désire guère.
S'il est utile, la vérité de son désir que sa nature convoite repousse ses effets délétères.
Si la nature abhorre ce qui est utile, elle pourrait lui apporter une nocivité.
En général, la nature accepte tout ce qui est délicieux et convoité. Elle le digérera alors de façon louable surtout si l'âme s'y jette par un désir franc et une force saine. Et Allah est omniscient.