4).La méthode adoptée par le Prophète recommande l'évitement de l'indigestion

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Catégorie : La Médecine Prophétique
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LA MEDECINE PROPHETIQUE

Par IBN QAYYIM AL JAWZIYYA

 

4(Chapitre): La méthode adoptée par le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, recommande l'évitement de l'indigestion et l'excès de nourriture comme elle recommande les règles de nourriture auxquelles on doit se conformer.
On a rapporté dans le «Moussnad» et les autres ouvrages, que le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit:
«L'estomac est le pire des récipients qu'un homme pourrait remplir car il suffit à l'homme quelques bouchées qui assouviront sa faim. Un tiers de l'estomac doit être rempli de nourriture, un tiers de boisson et un tiers doit être réservé à la respiration».
(Chapitre): On distingue deux sortes de maladies: les maladies matérielles dues à un excès qui s'est négativement répercuté sur les actes naturels du corps. Ces maladies sont les plus fréquentes. Leur cause revient à l'introduction dans le corps de nouveaux aliments alors que les premiers n'ont pas été digérés, à l'excès de nourriture, aux aliments peu nutritifs ou ceux dont la digestion est lente, à l'excès d'aliments divers aux compositions variées. Si l'homme se remplit l'estomac de ces aliments et s'y habitue, ils lui transmettent des maladies diverses dont certaines ne sont pas rapidement vain­cues.
L'adoption d'un régime modéré d'alimentation qui assouvira les besoins du corps sera d'une plus grande utilité à l'organisme.


Les aliments sont classés en trois catégories:
La première concerne le besoin nécessaire, la deuxième se rapporte à la satisfaction et la dernière est relative au surplus.
Le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, avait dit que quelques bouchées suffisent à munir l'homme de l'énergie nécessaire sans amollir sa force. Si l'homme enfreint cette règle, il sera recommandé de remplir le tiers de son estomac de nourriture, l'autre tiers d'eau alors que le dernier tiers sera pour sa respiration. Ceci sera bénéfique pour le corps et le cœur: si l'estomac se remplit de nourriture il ne pourra plus contenir l'eau. S'il boit, l'eau lui causera une difficulté de respiration et le plongera dans l'angoisse et la fatigue, l'accablant d'un lourd fardeau. Ceci causera un dégât porté au cœur, empêchera les membres d'exercer les pratiques cultuelles et excitera les désirs qui exigeront un assouvissement.
La réplétion nuit au cœur et au corps(1) si elle devient permanente et fréquente. Mais il n'y a pas de mal à ce qu'elle se produit périodiquement. Abou Houraira a bu le lait en présence du Prophète, que Allah le bénisse et le salue jusqu'à ce qu'il dit: «Par celui qui t'a envoyé par la vérité, je ne sais pas comment m'en débarrasser!».
(1) Al-Chafé'i, que Allah soit satisfait de lui, a dit: «Je n'ai jamais mangé à satiété qu'une seule fois durant seize ans, car l'assouvissement accable le corps, durcit le cœur, affecte la perspicacité, provoque le sommeil, et empêche l'homme d'accomplir ses pratiques religieuses»

Les compagnons du Prophète ont mangé en présence de Mohammed à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'ils aient assouvi leur faim. L'assouvissement excessif pourra affaiblir les forces et le corps, même s'il le fertilise car le corps se fortifie en fonction de la nourriture reçue et dont il a besoin.
Comme le corps humain renferme trois parties: une terrestre, une deuxième aérienne et une troisième aqueuse, le Prophète que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui a réparti sa nourriture, sa boisson et sa respiration sur ces trois parties.
Si l'on demande: «Où est la part de la partie de feu?» la réponse sera: «C'est une question que les médecins ont délibérée». Leur déduction fut la suivante: «Le corps contient effectivement une partie de feu qui constitue l'un de ses éléments».
D'autres savants - médecins et autres - ont contesté cette affirmation déclarant que le corps ne contient pas effectivement une partie de feu. Ils se sont servi des arguments suivants pour étayer leur conviction:
D'abord, cette partie de feu pourra provenir du ciel. Elle se serait ensuite mélangée aux parties d'eau et de terre. Selon une autre théorie, cette partie de feu se trouvait dès son origine au sein des parties d'eau et de terre. La première perspective est écartée pour deux raisons: d'abord, le feu est, de par sa nature même, ascendant et s'il était descendant il aurait été contraint de le faire vers ce bas monde.
Ensuite, ces parties de feu doivent inévitablement traverser la sphère de froid intense durant leur descente. Et puisque nous observons dans ce monde qu'une petite quantité d'eau est capable d'éteindre le grand feu, ces petites parties de feu s'éteindront probablement en traversant la zone de froid intense. La deuxième théorie en vertu de laquelle les parties de feu sont intégrées aux parties de feu et de terre est plus écartée que la première car le corps qui s'est transformé en feu, alors qu'il ne l'était pas au début, était, avant sa constitution, soit de terre, soit d'eau soit d'air, étant donné que les éléments se réduisent à ces quatre catégories. Ainsi, le corps qui s'est transformé en feu était-il mélangé et lié à l'un de ces Eléments.
Si le corps qui n'est pas constitué de feu, se combine à des corps énormes qui ne sont ni feu ni l'un des éléments, il ne sera pas apte à se convertir en feu car il n'est pas, par son essence même, un feu. Etant donné que les corps qui y sont mélangés sont froids, comment ce corps serait-il alors capable de se changer en feu?
Si vous avancez: pourquoi n'existe-t-il pas de parties de feu mélangées à ces corps et capables de les transformer en feu?
Nous répondons: la délibération dans l'existence de ces parties de feu est similaire à ce qui a été précité. Si vous affirmez: «nous constatons que l'eau aspergée sur la chaux éteinte déclenche un feu et que si les rayons solaires rencontrent le cristal, ils provoquent le feu et si nous battons la pierre sur le fer, un feu apparaît.
Tous ces feux se sont produits lors du contact. Ce phénomène réfute aussi votre affirmation relative à la première partie.
Les incrédules ont affirmé: Nous ne nions pas que le choc violent engendre le feu comme le battage de la pierre contre le fer et que la concentration des rayons solaires sur le cristal déclenche le feu. Cependant, nous excluons ce phénomène avec véhémence dans le cas des plantes et des animaux car ils ne peuvent guère, de par leur constitution même, déclencher le feu par choc et ils ne sont guère lustres et limpides tels que le cristal. Si les rayons du soleil rencontrent leur partie extérieure, aucun feu n'en résulte, comment en serait-il alors si ces rayons rencontrent leur intérieur?
(Le deuxième aspect du principe de cette question): Les médecins sont unanimement d'accord que le breuvage est très chaud. En supposant que cette chaleur résulte des parties de feu, elle serait impossible car ces parties de feu, tout en étant abjectes, ne peuvent demeurer longtemps vives à l'intérieur des parties d'eau prépondérantes bien que nous observions le grand feu s'éteindre par une petite quantité d'eau.
(Le troisième aspect): Si les animaux et les plantes comprenaient effectivement une partie de feu, celle-ci serait dominée par la partie d'eau. La prépondérance de certains caractères et éléments par rapport à d'autres implique la transformation de la nature du dominé en la nature du dominant. Ces rares parties de feu devront ainsi se convertir nécessairement en parties d'eau sachant que l'eau est le contraire du feu.
(Le quatrième aspect): Allah, le Très-Haut et Exalté, a mentionné la création de l'homme en de multiples endroits de Son Livre indiquant en certains qu'il a créé l'homme à partir de l'eau, en d'autres qu'il l'a créé à partie de la terre. Dans d'autres parties de son livre, II indique qu'il l'a créé à partir de la combinaison d'eau qui constitue l'argile et de terre: alors qu'il mentionne d'autres fois qu'il l'a créé à partir de la glaise telle que la faïence qui est l'argile frappée par les rayons solaires et par le vent jusqu'à se transformer en glaise telle que la poterie par exemple.
Allah n'a aucunement mentionné dans son livre qu'il a créé l'homme à partir du feu mais il a rendu cela la particularité du diable.
On a rapporté dans le «Sahih» de Mouslim que le Prophète, que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, a dit: «Les anges sont créés de lumière, Satan d'une flamme fulgurante, alors qu'Adam est créé à partir de ce qui vous a été décrit». Il est explicite que l'homme est créé à partir de ce que Allah a décrit dans Son Livre uniquement or Allah qu'il soit glorifié n'a pas indiqué qu'il l'a créé de feu ou que sa matière renferme une part de feu.
(Le cinquième aspect): Ils sont guidés par ce qu'ils observent: la chaleur contenue dans le corps des animaux constitue une preuve sur l'existence de parties de feu.
Mais cette observation ne constitue guère une preuve irréfutable car les causes de la chaleur ne se limitent point au feu car elles résultent parfois du feu et du mouvement d'autres fois. Elles peu­vent également résulter de la réflexion des rayons, le réchauffement de l'air ou la proximité du feu grâce au réchauffement de l'air. Les causes de la chaleur pourront provenir d'autres sources et l'on est amené à dire que la chaleur ne déclenche pas nécessairement le feu. Les partisans de la théorie selon laquelle le feu fait partie des constituantes des corps humains disent: il est connu que la terre et l'eau mélangées nécessitent un certain degré de chaleur pour les cuire et les mélanger faute de quoi ils demeureront deux corps distincts non unifiés. De même que périront les grains jetés dans l'argile étant privés d'air et de soleil. Il est nécessaire donc qu'un corps cuisant et mûrissant existe dans le corps composé. S'il s'avère présent: il constituera la part de feu mais s'il est absent, le corps composé ne sera pas réchauffant de par sa nature même et si le réchauffement se produit, il ne sera qu'accidentel. Si le réchauffement accidentel disparaît, le corps ne sera pas chaud de par sa nature ni de par sa qualité mais demeure absolument froid.
Cependant, il existe des aliments et des médicaments chauds par nature et leur chaleur résulterait du fait que leur essence est de feu.
Aussi, si le corps ne contenait pas une partie réchauffante, il serait extrêmement froid, car si la nature nécessite le froid étant exempte d'agents collaborateurs et opposants, le froid devra atteindre des degrés très élevés. S'il en était ainsi, la nature n'aurait guère ressenti le froid car le froid qui lui provient serait similaire à celui qui l'habite et nous savons qu'un corps ne réagit pas contre son similaire.
S'il ne réagit pas: il ne le ressent pas et n'en éprouve donc aucune douleur.
S'il lui est inférieur en intensité, l'absence de réaction est l'hypothèse la plus probable. Si le corps ne contenait pas une partie réchauffante de par sa nature même, il n'aurait pas réagi au froid et n'en aurait ressenti aucune douleur. Ils ont dit: vos preuves abolissent l'affirmation en vertu de laquelle les parties de feu demeurent intactes dans ces corps composés tout en gardant leur nature de feu. Or nous réfutons cette conjecture étant convaincus que son image qualitative s'atrophie au cours de la fusion.
D'autres ont dit: pourquoi ne serait-il pas possible d'affirmer que si la terre, l'eau et l'air se combinent, la chaleur cuisante et mûrissante serait celle du soleil et des autres astres.
Ce corps composé, une fois parfaitement mûr, devient apte à recevoir la forme composante grâce au réchauffement, fût-il une plante, un animal ou un métal.
 

Qu'est-ce qui empêche le réchauffement et la chaleur qui existent dans le corps complexe d'être le résultat de particularités et de forces qu'Allah, Très-Haut, produit lors de cette combinaison et non le fruit des parts de feu? Nul moyen n'est apte à abroger cette perspective. Ceci a été reconnu par un groupe de dignes médecins.
Quant au sentiment de froid éprouvé par le corps, ceci indique en effet que le corps renferme une chaleur et un réchauffement, ce qu'aucun individu ne pourra renier. Cependant, quelle serait la preuve de la limitation de l'agent réchauffant dans le feu?
Bien que tout feu soit réchauffant, l'inverse de ceci n'est pas vrai étant donné que certains agents réchauffants constituent un feu.
Votre affirmation concernant la détérioration de l'image qualitative du feu contredit celle des médecins persuadés que le feu maintient son image qualitative. Stipuler sa mutilation serait réfutable conformément à ce qu'a reconnu votre plus illustre dernier savant: (Ibn Sina)(1) dans le contexte de son livre intitulé «La Guérison» dans lequel il a démontré que toutes les constituantes maintiennent leur forme intégrale dans les corps composés et c'est d'Allah qu'émanent les grâces!