Le statut juridique de la limitation des naissances

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Catégorie : Fatawas Dar al Ifta
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Le statut juridique de la limitation des naissances.

 

Q : Y a-t-il un texte dans le Livre ou la Sunna qui interdit l’utilisation de certaines substances comme les pilules contraceptives ? Que pensez-vous de la limitation du nombre d’enfants ? Quelles en sont les conséquences ? Lorsque nous analysons la situation du monde aujourd’hui, nous nous apercevons que la progression démographique se fait à une vitesse qui dépasse les provisions alimentaires. Alors devons-nous considérer que le consensus des savants et des médecins sur la permission de la contraception existe encore aujourd’hui comme il existait à l’époque des Compagnons ? Si ceci est vrai, je vous prie de bien vouloir m’éclaircir ce point.

R : L’assemblée du Comité des Grands Savants, lors de sa huitième session qui a eu lieu pendant le mois de Rabîc al-Awwal de l’année 1396 de l’hégire à Riyadh, a publié un arrêté concernant le statut juridique de la limitation des naissances et de la planification familiale. Son contenu est le suivant :

 
Il est strictement interdit de limiter le nombre de naissances car ceci se heurte à la nature saine dont Allah a doté les êtres humains, et c’est en contradiction avec les objectifs de la Loi musulmane qui encourage à avoir une progéniture nombreuse. Par ailleurs, cette limitation est interdite car elle conduit à l’affaiblissement des musulmans en raison de leur faible nombre, car elle est semblable aux actes des gens ignorants, qui ont une mauvaise opinion sur Allah1.
Il n’est pas permis d’utiliser un quelconque moyen de contraception si la raison à cela est la crainte de la pauvreté, car ce sentiment comporte une mauvaise opinion sur Allah. Or, Allah le Très-Haut dit :
 
s051 v58
 
« En vérité, c’est Allah qui est le Grand Pourvoyeur, Le Détenteur de la force, l’Inébranlable. »2
 

et Il a dit aussi :
 
hud v006
 
 
« Il n’y a point de bête sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah. »3
 
Par contre, si la contraception est utilisée en cas de nécessité, comme l’exemple d’une femme qui n’accouche pas naturellement et pour qui on doit recourir à une césarienne pour sortir le bébé, alors ceci est permis.
 
 
 
Il n’y a pas de mal à prendre des pilules contraceptives dans l’optique de retarder la prochaine grossesse une certaine période pour une raison particulière à l’épouse, qui peut, par exemple, être tellement faible qu’elle ne peut pas supporter des grossesses successives, qui pourraient lui porter préjudice. Elle peut aussi retarder une grossesse pour un certain temps afin de se reposer. Une femme peut même avoir recours à une contraception définitive, si elle est certaine d’un danger pouvant l’atteindre [en cas de grossesse].
 
 
En effet, la Loi musulmane est venu apporter les profits et repousser les méfaits. Lorsque deux alternatives contradictoires se présentent, elle fait passer en priorité celle qui apporte le plus de bien, ou bien celle qui est la moins préjudiciable.
 
 
 
Prière et salut d’Allah sur notre Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
 
 
 
 
 
 

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1 Avoir une mauvaise opinion sur Allah signifie douter qu’Il pourvoira à nos besoins et à ceux de notre famille, si celleci
est trop grande.[N. du T.]
2 Adh-Dhâriyât (qui éparpillent) , v. 58.
3 Hûd, v. 6.